Le Saut du renard

Claude Baqué

Le Saut du renard

Film moyen-métrage de fiction / 1987 / Durée : 32 minutes / Tourné en Super 16mm

Réalisation  Claude Baqué

Scénario  Claude Baqué & François Olivier

Avec  Lény Escudéro (L’ÉTRANGER), Corinne Dacla (LA FILLE DE L’ÉCLUSE), Urbain Cancelier (URBAIN), Robert Murzeau (LE BARON),       Jacques Gamblin (ARMAND), François Béchu (LE PÊCHEUR), Daniel Leport (MARCEL)

Assistants réalisation  Dominique Kervran & François Olivier /   Scripte Marie Vermillard

Directeur de la photographie  Jacques Besse / Assistant opérateur  Jean-Philippe Bouyer

Chef opérateur son  Christian Berthier / Assistants son Thierry Lavaill & Daniel Digard

Chef monteuse Tamara Pappé / Assistante monteuse  Sophie Bester

Décors Corinne Claret / Assistant décorateur Pascal Juin / Costumes Patrick Terroitin / Maquillages Romain Lacote

Régie Evelyne Deschemin

Électriciens Gilles Sringman & Hervé Duflot / Machinistes Philippe Renaud, Dominique Coulaud & Hubert Duruit

Film produit avec la participation financière de :  L’Association Régionale pour le Promotion et la Création audiovisuelles des Pays de Loire / Le Fonds Départemental pour l’Initiative des Jeune / Le Conseil Général de la Mayenne / La Ville de Mayenne et ses services techniques / La Fondation du Crédit Mutuel Maine-Anjou Basse Normandie / L’Office Municipal Social et Culturel de Mayenne / Éts  Thiol – Maine Plastiques – Graphic Mayenne – Prisma Audiovisuel / L’Union Commerciale et Artisanale de la Ville de Mayenne / Et l’aide de 150 souscripteurs mayennais.

 

LE SAUT DU RENARD A ÉTÉ SÉLECTIONNÉ EN 1988 POUR LE FESTIVAL DES PREMIERS FILMS DE DIGNES-LES-BAINS ET POUR LE FESTIVAL INTERNATIONAL DE FILMS DU CAIRE. IL A ÉGALEMENT OBTENU LE PRIX DE LA QUALITÉ DU CNC. 

Le synopsis

« Lorsqu’une rivière coule entre deux êtres, les ponts sont leur dernière façon d’aimer… »

Le Saut du renard est une sorte de rêverie poético-tragique sur la hantise de la séparation, qui a pour point de départ un évènement historique lié à une histoire de ponts.

Lors du bombardement de la ville de Mayenne, en juin 1944, deux des ponts de la ville avaient été détruits. Deux mois plus tard, un soldat américain, James Mac Racken, se sacrifie pour sauver le dernier pont, qui porte désormais son nom. Il a couru comme un lapin, dit-on, sous les balles des allemands, pour couper le fil des explosifs déposés pour le faire sauter.

Trente ans plus tard, la veille de la cérémonie de commémoration de l’évènement, Urbain interroge son père, le Baron, sur cette histoire qui l’intrigue, lorsqu’un accident a lieu de l’autre côté de la rivière. Cherchant à éviter un lapin pris dans les phares de sa voiture, un homme, l’Étranger, a heurté le pilier du nouveau viaduc.

L’homme est indemne. La Fille de l’écluse imagine que cet Étranger serait venu la chercher pour l’emmener à Paris, loin de cette ville qu’elle veut fuir, parce qu’on la prend pour une sorcière. Urbain, désespéré, l’a compris. Il ramène l’Étranger chez lui pour le soigner, mais il va faire disparaître la voiture.

Le lendemain, l’Étranger remonte la rivière en barque, en compagnie du Baron, qui se rend à la cérémonie. Il apprend par Armand, le Jardinier, qui tient les rames, qu’un pêcheur devrait le renseigner sur le sort de sa voiture. Mais, interrogé, le pêcheur refuse de parler. C’est la Fille de l’Écluse qui, contre la promesse qu’il l’emmènera à Paris, le met sur la piste. Il retrouve finalement sa voiture entièrement désossée par un ferrailleur qui officie dans les anciens abattoirs de la ville. Il récupère juste dans une armoire un petit réveil, qui vient de sonner.

Après le déjeuner, Urbain se fait raconter par le Baron la fable de ses retrouvailles avec sa fiancée, aujourd’hui disparue, grâce au sauvetage du dernier pont par James Mac Racken. Il lui doit donc d’être né. Il invite Armand à boire avec lui un « petite calva », pour noyer son chagrin.

L’Étranger rend visite à la Fille de l’écluse. Il mime avec son réveil le compte à rebours du soldat qui court sur le pont sans savoir qu’il va mourir. Elle se demande quel est cet homme étrange et dangereux. Serait-il venu pour la tuer ?

Pendant ce temps, Urbain rejoint Armand dans sa cabane et compte les peaux des lapins qu’il a tués. Il veut en faire « un manteau de vison » pour sa bien-aimée, en guise de cadeau d’adieu. Aidés par l’alcool, les deux hommes fondent en larme.

Près de l’écluse, à la nuit tombée, La Fille de l’écluse jette à l’eau le réveil de l’Étranger. Il lui raconte alors la légende du Saut du renard, du nom d’une falaise qui borde la rivière : un jour, un renard, poursuivi par des chasseurs et acculé au bord du vide, a préféré sauter plutôt que de se faire tuer, comme James Mac Racken.

La Fille de l’Écluse ferme alors les yeux. On voit Urbain, debout dans la barque sans rame emportée par le courant, qui approche lentement du bord du barrage, pour s’y précipiter.

Lorsqu’elle ouvre à nouveau les yeux, l’Étranger a disparu. Comme s’il n’avait été que le fantôme du soldat mort…