Extraits de presse Septembre blanc

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«  12 septembre 2007. La poussière des tours anéanties n’est pas encore retombée sur New-York. Le ciel est blanc. L’air irrespirable. Ben pousse un profond soupir de soulagement. Il aurait dû se trouver au World Trade Center à l’heure fatidique. Heureusement qu’il trompe sa femme avec une collègue de bureau ! Il n’a pas remis les pieds chez lui depuis. Ni au boulot. (…) Du contraste entre l’énormité de la catastrophe et le calcul des survivants, le jeune dramaturge américain Neil Labute tire un comique cinglant. Sans quitter leurs fauteuils club, Xavier Gallais et Simona Maïcanescu, dirigés avec subtilité par Claude Baqué, confèrent à l’affrontement des amants une telle cruauté qu’on en oublie l’étroitesse de la scène. On sort de ce duel à mort ébloui et sonné. »

Jacques Nerson – Le Nouvel observateur – 24 avril 2003

« Ce n’est pas une pièce historique, encore moins sociologique. Dans Septembre blanc, de l’américain Neil LaBute, la tragédie du 11 septembre 2001 agit comme un révélateur. Décapant. Terrifiant. (…) Les mots, crus et cruels, claquent. Xavier Gallais et Simona Maïcanescu se livrent une joute verbale vertigineuse, qui conduit le spectateur dans une réflexion dérangeante. Au plus profond du sentiment de lâcheté. »

Bruno Bouvet – La Croix – 26 avril 2003

« C’est le dernier auteur (et cinéaste) à la mode aux Etats-Unis. Un homme, une femme. La veille, le 11 septembre 2001, New York a connu l’apocalypse. Dictée par l’effroi, la pièce révèle avec force (et un brin de complaisance) la blessure, l’orgueil blessé, les fascinations et la veulerie d’une certaine Amérique. A déconseiller si vous êtes un peu déprimé, mais on ne peut que saluer le travail des comédiens: ils s’impliquent, ils se mouillent. On les sent, on les touche presque. »

Frédéric Ferney – Le Point – 2 mai 2003

« Dans de grands fauteuils club, quelques images brouillées projetées parfois derrière eux, les protagonistes doivent se soumettre à ces échanges totalement artificiels (traduction de Bernard Hœpffner) qui sont au cœur de la pièce. Simona Maïcanescu, volontairement sèche et raisonneuse, terrible, comme le veut Neil Labute, ne manque pas de cran : c’est délicat de jouer un personnage qui n’est pas fondamentalement sympathique ! La comédienne est excellente et assez drôle. Face à elle, Xavier Gallais, dans le va-et-vient de l’inconstance plus que de la panique, donne aussi une image courageuse d’un type auquel on a bien du mal à s’intéresser vraiment. Claude Baqué, qui signe la mise en scène, s’appuie d’abord sur la présence des deux interprètes qui sont de très bons comédiens. Mais LaBute est trop méchant, trop négatif. On ne croit pas à cet échange. Il n’a aucune compassion pour ses personnages, il est difficile d’avoir pour eux la moindre empathie. »

Armelle Héliot – Le Figaro – 21 avril 2003

« 12 septembre 2001. Si Ben n’avait l’habitude de retrouver sa maîtresse aux heures de bureau, son corps serait actuellement enfoui sous les décombres du World Trade Center. Et l’on blâme l’adultère ! Depuis hier, son téléphone mobile n’arrête pas de sonner. Surtout ne pas répondre. Bientôt son nom figurera sur la liste des disparus et, tandis que sa famille honorera sa mémoire, il ira refaire sa vie au Mexique ou ailleurs en toute sécurité… La noirceur de Bash avait épouvanté certains spectateurs. Quelle sera leur réaction face aux sarcasmes et imprécations de Septembre blanc, du même Neil Labute ? Ce jeune auteur américain a la chance d’être servi ici par deux acteurs exceptionnels, Xavier Gallais et Simona Malcanescu, dont l’affrontement est savamment arbitré par Claude Baqué. Ça, c’est de la boxe!

Jacques Nerson – Valeurs actuelles – 2 mai 2003

« Ce que j’apprécie chez toi, c’est cet attachement obstiné à n’être qu’un foireux », déclare Abby à son amant, sur la scène de l’Athénée. Dans un langage ironique et cinglant, Septembre blanc mêle la tragédie d’une nation à celle, plus intime, d’un couple. Vissés dans leurs fauteuils Clubs, les deux comédiens Simona Maïcanescu et Xavier Gallais sont remarquables de justesse. Leurs scène de ménage transmet à merveille l’atmosphère pesant de ce jour fatal. »

Céline Jacq – 20 Minutes – 24 avril 2003

«  Claude Baqué, qui suit un fil contemporain de Koltès à Arrnando Llamas, de François Bon à Lars Norén, a su repérer ce texte dont l’écriture est passionnante de vérité. »

Mari-Mai CORBEL – Mouvement.net – 17 avril 2003

«  La mise en scène de Claude Baqué est sobre, mais accentue par sa réserve la force de la joute dialectique. Les séquences vidéos créent parfois une légère distance entre les acteurs pour mieux nous replonger dans leur corps à corps endiablé. Le spectateur attentif, incertain, amusé, souvent touché, s’attache à ces êtres plongés dans une situation improbable mais criante de vérité : leurs peurs et faiblesses sont finalement un peu celles de chacun d’entre nous. »

Julien Ciamaca – Théâtre Online – 23 avril 2003

«  Après le succès de Bash, cette dernière pièce de Neil LaBute écrite en décembre 2002, nous dévoile une nouvelle fois des personnages hors du commun, sans aucune moralité et prêts à commettre les actes les plus extrêmes pour parvenir à leur fin. Ici, la traditionnelle image du héros américain qui meurt pour la bonne cause laisse la place à celle d’un être lâche et vivant. Comme si l’auteur s’amusait à nous bousculer en reniant les clichés. Le décor reste épuré à l’extrême: deux fauteuils avec, en arrière plan, l’épais nuage de poussière qui recouvre New York. »

Olivier Billaud – Theatrothèque.com – 21 avril 2003

Entretien avec Lars Norén

L’entretien s’est déroulé à Stockholm, en novembre 2004. Il a été enregistré et traduit par Katrin Ahlgren.

 

Claude Baqué – Quand la pièce s’est jouée à Berlin, elle s’appelait Tristano, et à Stockholm elle s’appelait Stilla vatten

Lars Norén – Je préfère Stilla vatten, c’est un titre plus pertinent…

C.B. – Dans quel esprit as-tu effectué les modifications entre les deux versions ?

L.N. – J’avais envie d’aller plus loin avec certains acteurs à Berlin et avec d’autres à Stockholm… En fait, c’est aussi bien que ce soit quelqu’un d’autre qui monte mes pièces, parce que je n’ai pas de respect pour un texte que j’ai écrit moi-même… ça m’ennuie, alors je fais des changements…

C.B. – J’aimerais beaucoup savoir d’où viennent les personnages de Stilla vatten – dans ton théâtre,  dans ton histoire…

L.N. – Ils sont très proches des personnages d’une pièce qui s’appelle Endagsvarelser (« Êtres d’un Jour »). Mais dans cette pièce les personnages sont un peu plus jeunes et ils ont abandonné leurs convictions. Ils ne savent plus quoi faire dans la vie… Et ça, c’est une sorte de mort…

J’ai commencé à écrire Stilla Vatten en 1982…ensuite j’ai écrit de temps en temps… j’ai repris en 1992, et quand ils m’ont demandé de venir en Allemagne, j’ai choisi cette pièce…

Il y a un sujet qui revient dans toutes mes pièces – la mort – pourquoi certains veulent vivre, pourquoi ils survivent et pourquoi d’autres cèdent et abandonnent la vie… Ce que nous n’avons pas réalisé dans la vie ou ce qui n’est pas advenu comme nous l’avons espéré ou pensé peut devenir très dominant – nous pouvons voir cela comme une sorte de mort dans la vie…  Pour la mère (Emma) la vie s’est arrêtée quand sa fille est morte. Maintenant elle ne comprend pas que le monde continue à changer et que le temps passe. Pour ce qui est du père (Daniel), il ne se laisse pas influencer, il continue à mener la même vie qu’avant – il maintient les mêmes structures. Et c’est lui le premier à céder et à entrer dans le  » royaume des morts  » – il n’a plus grand chose à perdre…

Maintenant je reviens à ta question… Je suis influencé par les différents lieux où je travaille !…Je peux donner un exemple, quand j’étais à Berlin pour monter Stilla vatten, je suis passé par la Place de l’Université et là, il y avait une grande surface vitrée au sol à travers laquelle j’ai vu de très grandes bibliothèques – de belles bibliothèques blanches où il n’y avait pas un seul livre… Il se trouve que c’était un monument en mémoire de l’Autodafé de 1933. Plus tard, quand j’ai monté la pièce à Stockholm, j’ai essayé de recréer ce lieu. J’ai mis des bibliothèques sur la scène, des bibliothèques vides mais en même temps très présentes…

C.B. – C’est ce que tu appelles  » les livres de cendres  » ?

L.N. – Oui…

C.B. – Il y a un philosophe français qui a dit quelque part que  «ne pas faire de différence entre la vie et la mort est aussi subversif que la transsexualité »… Je crois que c’est Baudrillard…  Il y a quelque chose d’aussi fort et d’aussi subversif, une espèce de transparence entre la vie et la mort dans ta pièce…  une sorte de translucidité…

L.N. – C’est tout à fait ça. C’est comme ça que j’ai essayé de l’écrire aussi, que le passage entre la vie et la mort soit invisible. Pendant les répétitions j’essaie souvent d’exprimer cela par des positions, par exemple quand un acteur lève la main et qu’il s’immobilise, c’est comme s’il mourrait au milieu d’un geste… Et je vis l’existence de la même manière – le théâtre, la communication et l’amour… C’est comme une danse, comme un mouvement et quand le mouvement s’arrête, il n’y a plus rien… C’est pareil avec nos vies… J’ai essayé d’écrire la pièce comme un mouvement – sans frontière entre la vie et la mort…  ça coule seulement …  et c’est ça que je trouve fantastique, avec le théâtre et avec la danse – cette chose qui meurt au moment d’être vécue… De temps en temps je fais travailler les acteurs avec des mouvements très lents, ils doivent se déplacer comme s’ils étaient morts et ensuite ils doivent s’arrêter dans un rire ou dans un sourire… je donne souvent aux acteurs un grand nombre d’images de la mort… Si nous regardons nos vies en arrière, c’est l’histoire de la mort – la mort parce qu’avant c’était la vie… Le dernier été avant la rentrée des classes, par exemple, ou quand l’école se termine pour de bon, alors il y a une fin et il y a quelque chose qui meurt…  Tout le temps nous quittons quelque chose, c’est comme les chapitres d’une vie… Et on a l’impression d’aller vers une conclusion finale de tous ces chapitres, mais ce ne se passe pas comme ça. Tout d’un coup, c’est  l’histoire qui s’arrête…

C.B. – Stilla Vatten traite de ce qui est perdu… Et de ce qui reste… Chaque personnage a une perte différente: la mémoire, l’identité, le désir… Et le langage !… Ce qui me plaît beaucoup, c’est que tu arrives à donner corps à une idée pourtant  très abstraite: que le langage est notre demeure, qu’on habite le langage…

L.N. – Oui, je pense que d’une certaine manière le langage est notre demeure, et que c’est une demeure perdue…

C.B. – On a le sentiment que ces personnages juifs de Stilla vatten sont dans une sorte d’éternel présent, que leur mémoire est en dehors d’eux, quelque chose de l’ordre de l’inoubliable plutôt que de la mémoire…

L.N. – Il y a des souvenirs qui passent comme des ombres à travers leur conscience… C’est comme des ombres qui passent…  Il s’agit donc de créer, dès le début, une sorte de mouvement… Comme de l’eau qui coule… Et l’eau cherche la tranquillité, elle va vers le calme… Elle coule parce qu’il y a une force qui l’y contraint…

Pour moi, il y a une différence énorme entre notre mort suédoise et la mort juive. C’est aussi écrit dans la pièce, « nous, on sait comment nos morts sont morts « , nous avons souvent une explication à notre mort, la maladie, l’âge… Alors que la mort des juifs fut une mort absurde sur tous les plans. Et les juifs n’ont pas eu le temps de dire au revoir…  C’est la raison pour laquelle la conscience de la mort chez Judith et chez Daniel est plus sombre – la mort juive est tellement cruelle qu’on ne peut pas la décrire… Pour moi on peut parler d’une autre sorte de mort après Auschwitz…

C.B. – Jonas dit à un moment : « Je m’appelle Bruno Bettelheim ». Il y a une filiation entre Jonas et Tomas l’autiste de Bobby Fischer. Ils parlent de la même façon…

L.N. – Oui…

C.B. – …Et en arrière plan de ce personnage, comme en ligne de fuite, on trouve Jessica (l’enfant morte de Daniel et Emma) et Jacob (qui a été cobaye humain). J’aimerais beaucoup, dans ma mise en scène, chercher le point de vue de Jessica… que l’on puisse, à un moment, voir la pièce à travers les yeux de Jessica …

L.N. – C’est une bonne idée ! Absolument…

C.B. – Et Jacob…?

L.N. – Je connais un homme juif, il a 63 ans – ce n’est pas Jacob. Il a été placé dans un camp en Pologne quand il avait 6 ans et puis quand il est arrivé à Auschwitz les médecins ont fait des expériences sur lui – pas le docteur Mengele mais d’autres…. Après la guerre il est parti au Danemark et ensuite en Israël et maintenant il vit en Suède. Il m’a raconté que les Allemands cassaient le nez des enfants pour qu’ils respirent avec la bouche quand ils allaient dans les chambres à gaz. J’aimerais rajouter cette image dans le récit de Jacob pour montrer à quel point les Allemands étaient cruels… C’est comme une plaie saignante…

Entretien traduit par Katrin Ahlgren

France Culture / Tout arrive

 

ÉMISSION DU 4 JUIN 2007

 

Arnaud Laporte – … Alors Eaux dormantes, de l’auteur et metteur en scène suédois Lars Norén, pièce qui a vu le jour après un lent processsus, que l’auteur a créée en novembre 2001, sous le titre de Tristano. Reprise l’année suivante, toujours par l’auteur, sous le titre nouveau d’Eaux dormantes, cette version que Claude Baqué a travaillé… et il a construit avec cette version cette mise en scène que l’on peut découvrir au théâtre de l’Athénée

Sophie Joubert – Norén est un très grand auteur, ça commence à se savoir… et on avait parlé ici même de Kliniken monté par Jean-Louis Martinelli… et cette mise en scène d’Eaux dormantes par Claude Baqué ne fait que confirmer ce qu’on savait déjà…

Alors Eaux dormantes commence comme un dîner en ville chez des bourgeois intellectuels, fauteuils design, table basse avec des restes de dîner et un miroir au-dessus en plan incliné qui fait comprendre la hauteur par rapport aux personnages en demi-cercle. C’est un peu comme si leurs doubles les surveillaient d’en haut. C’est très très étrange. L’éclairage est très sombre. Et ces personnages, ils sont très typés socialement… ils se définissent d’abord par leur fonction. Ils sont psychiatre, avocats, éditeur, journalistes… tous des nantis, sauf un : Jonas, le frère de l’un d’entre eux, qui est autiste! Ça n’est pas anodin, puisque sa maladie lui permet d’asséner comme ça certaines choses de manière obsessionnelle et d’apporter une espèce de lucidité à tout ça. Et on peut, à ces sept personnages, rajouter deux absents… des ombres… mais personnages à part entière : Jessica, la fille morte d’un des couples, qu’on verra à un moment, par le truchement d’une video. Et puis Jacob, l’ami d’un des personnages, qui a été cobaye humain dans un camp nazi, dans son enfance.

Alors tout cela est glacé, c’est chic.  Derrière les personnages un mur noir se révèle être un écran video, sur lequel sont projetés des mots, comme dans une installation vidéo d’art contemporain, des mots prononcés par les personnages, qu’on veut souligner – par exemple Bretagne, Bangkok, mais aussi Isaac Stern, Raoul Wallenberg -, et des images, donc, de cette fille morte.

La superficialité et l’esprit sont de mise, avec une pointe de vulgarité qu’on sent, comme ça, au début… et puis tout d’un coup l’une des femmes, l’une des convives nous dit : voilà, pendant les vacances, nous sommes allés à BergenBelsen! Et là tout bascule et finalement, ces sept personnages, on va l’apprendre au cours de la pièce, ont tous un lien avec la Shoah. Ils sont tous fils ou filles de déportés, ou amis de… de déportés. Et ce que pointe Lars Norén dans cette pièce, c’est le retour de l’antisémitisme, un phénomène qu’il a eu le temps d’ausculter, puisqu’il a écrit cette pièce en trois temps : 1982, 1992, et il l’a terminée…

Arnaud Laporte – En 2001!

Sophie Joubert – En 2001, oui, après le 11 septembre… je m’arrête, je vais peut-être laisser parler les autres…

Arnaud Laporte – En bonne camarade, Sophie Joubert… Patrick Sourd ?

Patrick Sourd – … Donc… oui… on est, on est dans … dans une fin de repas, mais il y a des moments où on se demande si on n’est pas peut-être sur un plateau télé, ou… dans… au purgatoire, par exemple, entre…

Arnaud Laporte – Une salle d’attente ?

Patrick Sourd – Oui, c’est une espèce de salle d’attente où ils se lèvent, mais ils reviennent, ils ne savent pas s’ils peuvent se lever, et puis, … l’écriture… de… de Norén…  travaille aussi sur la… sur la disparition de la mémoire, sur … sur les mots qu’on ne sait plus utiliser, sur… sur cet espèce d’effritement comme ça des choses qui seraient… alors c’est la représentation d’une mémoire de l’époque… tout se mêle un petit peu… puisque c’est des gens effectivement qui ont les moyens de voyager, les moyens de se promener… et, … effectivement…  c’est des… des fils et des filles de déportés, donc, le… le problème de… de la Shoah remonte en permanence, mais comme il est dit, dans une fin de repas un verre à la main, ça fait rire aussi et … je dois dire que souvent moi ces rires-là me gênent!… il se trouve que… à l’Athénée… les rires n’étaient pas gênants, et ça c’est une grande qualité que je trouve au spectacle, c’est d’arriver à faire rire sans pour autant être dans… dans quelque chose qui serait désagréable…  mais d’un autre côté… Norén, … bon c’est pas pour rien qu’il l’a montée en Allemagne… donc il y a vraiment des propos très durs sur les allemands, … et très violents quoi et… et bon ça je trouve ça c’est un petit peu gênant il y a un côté très punchy chez Norén qui… qui est provocateur, qui mélange tout et… et qui va très loin à ce niveau là et…  et donc en fait on en sort… on en sort très perturbé quand même…

Arnaud Laporte – Stéphane Grand, rapidement…

Stéphane Grand – Tout est dit. Sophie a dit tout à l’heure que Lars Norén était un grand auteur. Plus encore que Kliniken, moi c’est un texte que j’ai trouvé d’une virtuosité… mais alors au sens noble du terme, absolument étourdissante ! Arnaud, vous employiez un mot tout à l’heure au sujet de la mise en scène de Stéphane Braunschweig, le mot de contamination. Il y a quelque chose aussi, là, dans le discours, quelque chose de l’ordre de la contamination, c’est-à-dire qu’on est au départ en effet, avec ces sept personnages – vivants, ou morts, en transit, vers le purgatoire, ou on ne sait où -, dans un discours extrêmement quotidien, fragmenté, en effet, qui travaille sur la perte, l’oubli, sur la mémoire, etc… et puis l’air de rien, parce que c’est quand même un long texte,la mise en scène de… de Claude Baqué le donne en deux heures et demi de représentation… l’air de rien, eh bien, comme ça, le texte glisse vers des sujets extrêmement graves… qui ont été dits, la question de l’antisémitisme, une actualité beaucoup plus proche du 11 septembre de… de New-York. Et la façon dont c’est fait, c’est-à-dire – pour anticiper un peu par rapport au texte dont on va parler immédiatement après…

Arnaud Laporte – Anticipons très très vite…

Stéphane Grand – … tellement subtilement et avec tellement de virtuosité que, moi, c’est un texte qui m’a laissé vraiment , mais… (mot inaudible)

Arnaud Laporte –  Voilà ! Recommandations unanimes encore une fois pour Eaux dormantes de Lars Norén au théâtre de l’Athénée ! C’est jusqu’au 16 juin !

Xavier Gallais / Parcours

  • Xavier Gallais dans Photo Septembre blanc ©BM Palazon

    Xavier Gallais dans Photo Septembre blanc ©BM Palazon

    2001 : Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand, mise en scène Jacques Weber

  • 2002 : Beaucoup de bruit pour rien de Shakespeare, mise en scène Benoît Lavigne
  • 2003 : Septembre blanc, de Neil LaBute, mise en scène Claude Baqué
  • 2004 : Roberto Zucco de Bernard-Marie Koltès, mise en scène Philippe Calvario
  • 2005 : Le Prince de Hombourg d’Heinrich von Kleist, mise en scène Daniel Mesguich
  • 2006 : Les Nuits blanches de Fiodor Dostoïevski, mise en scène Xavier Gallais
  • 2009 : Baby Doll de Tennessee Williams, mise en scène Benoît Lavigne
  • 2010 : Nono de Sacha Guitry, mise en scène Michel Fau
  • 2011 : Faim de Knut Hamsun
  • 2012 : La Mouette d’Anton Tchekhov, mise en scène Arthur Nauzyciel
  • 2013 : La Maison et le Zoo de Edward Albee, mise en scène Gilbert Désveaux
  • 2014 : Le prince de Hombourg d’Heinrich von Kleist Giorgio Barberio Corsetti